Un Windows pour Linux : vite, ça urge !
Que ce soient du côté de Linus Torvalds ou du PDG de Canonical, Mark Shuttleworth, le constat est le même quant à l’avenir du bureau Linux. Ils font tous deux les louanges de la vision novatrice et unificatrice du bureau made in Google, pour l’un avec Android et pour l’autre avec Chrome OS.
En situation de quasi-monopole pour les smartphones, les tablettes, le navigateur et les moteurs de recherche, Google n’a pas plus aujourd’hui qu’un seul réel concurrent potentiel : Microsoft. Je pensais qu’avec le portage du framework .Net, de PowerShell et de SQL Server, la firme de Redmond allait annoncer l’arrivée prochaine de son bureau sur Linux. Quand ils avaient annoncé que Windows était leur dernier système d’exploitation, je les avais pris au mot. Et maintenant, j’ai un doute. Un fâcheux doute ! Microsoft, fidèle à son histoire, est peut-être en train de trianguler une nouvelle fois. Et c’est l’annonce de la présence d’un sous-système Linux natif présent dans la prochaine release de Windows 10 qui m’a fait tiquer. Le problème de l’informatique professionnelle n’est pas de disposer d’un Linux dans Windows, mais bien de l’inverse. La présence d’un simple émulateur comme Wine pour exécuter du Win32 et du Win64 dans Linux sur nos machines à base de processeurs x86 et x64 ne suffit pas. Avec Linux, Microsoft pourrait revenir sur la marché des mobiles. Avec Linux, Microsoft pourrait continuer de proposer à des développeurs et des SSII une réelle alternative à Android.
Google a construit son modèle économique sur le pillage sans vergogne de nos données personnelles, sans que les libristes – à part les Français de Framasoft – n’y voient grand chose à redire. J’ai toujours été étonné de leur indulgence vis à vis du géant américain qui laisse sous perfusion vivoter des tas de projets Open Source pour faire bonne figure. Les principaux éditeurs des distributions Linux ont tiré un trait sur la station de travail et sur le bureau des utilisateurs, pour la simple et bonne raison que l’usage du système d’exploitation Open Source s’est concentré sur les environnements serveur. Il n’y a rien à attendre de leur part. Penser que l’avenir du bureau Linux repose désormais sur Google me semble tout à fait désespérant.