Secure Boot : Linux lié au logiciel propriétaire ?
21 août 2012
Avec Windows 8, Microsoft propose d’utiliser l’UEFI (Unified Extensible Firmware Interface ), afin d’accélérer le lancement des systèmes Windows et surtout pour éviter la diffusion massive de rootkits ! L’objet de Secure Boot, un boot sécurisé interagissant avec l’UEFI, serait donc d’empêcher les pilotes ou exécutables non signés d’être chargés, nécessitant ainsi l’utilisation de clés sécurisées pour être exécutés.
Matthew Garrett, qui travaille chez Red Hat, a expliqué sur son blog que l’adoption de l’UEFI et de Secure Boot allait, de fait, empêcher la possibilité d’exécuter d’autres systèmes d’exploitation comme Linux ou BSD sur des machines UEFI où serait installé Windows 8, nécessitant l’usage de clés fournies par Microsoft. Tony Mangefeste, de Microsoft, a toutefois tenu à préciser que rien n’empêchait les fabricants de matériels de proposer une option pour désactiver le Secure Boot.
Les réponses de Red Hat, Ubuntu et SUSE
C’est par le même Matthew Garrett, que, quelque temps plus tard, nous apprenions que Red Hat avait décidé d’acheter à Microsoft des certificats pour que la Fedora 18 puisse s’exécuter sur une machine équipée de l’UEFI et du Secure Boot. Les développeurs Linux sous la houlette de James Bottomley, président du conseil technique de la Linux Fondation, cherchent activement une manière « économique » de contourner le boot sécurisé. De son côté, Ubuntu, par l’intermédiaire de Canonical, a décidé de proposer sa propre clé. SUSE hésite entre les deux solutions. Toujours est-il que les trois éditeurs semblent s’être rangés au principe de l’UEFI !
Le souci majeur pour les systèmes Linux sous licence GPL est la schizophrénie à utiliser une clé dont la conception, du fait de l’absence de publications, serait en conflit avec l’esprit même de l’Open Source. En 2004, de nombreuses voix s’étaient déjà émues de la présence de 283 brevets au coeur du système Linux !!! Les systèmes Linux sont, de fait, liés étroitement aux technologies propriétaires.