Linux : l’enfumage signé Microsoft
A la surprise générale, Microsoft est apparu en 2012 dans la liste des contributeurs à Linux, arrivant en 11e position concernant les validations apportées au noyau.
Très curieusement, de 2008 à 2011, la firme de Redmond ne figure pas dans les classements établis par la Linux Foundation. Plus aucune trace de Microsoft dans les rapports des années 2013 et 2015.
Des annonces
Depuis, les annonces de l’éditeur se sont succédées à un rythme effréné. En 2014, Microsoft annonce le passage en Open Source de son Framework .Net. Deux années plus tard, toujours pas de PowerShell sur Linux ! Puis, en partenariat avec Canonical, l’éditeur de Ubuntu, Microsoft intègre le bash – l’interpréteur Linux – à Windows 10. Pourquoi faire au juste ? L’interpréteur Linux devrait faire partie intégrante de Windows Server 2016 ! Cherchant à brouiller encore davantage les pistes, l’éditeur du système Windows annonce la disponibilité pour 2017 de son moteur de bases de données, SQL Server, sur Linux, probablement limité aux seuls services Cloud de l’éditeur !!! Aucune revue, aucun site cherche à en savoir davantage. Comme d’habitude. Microsoft aurait même créé sa propre distribution BSD à partir d’une FreeBSD 10.3, qu’il met à disposition sur Azure. Pour l’occasion, ils nous ont même ressortis des barbus. ;+)
Enfumage et triangulation
En politique, cette technique utilisée par Microsoft s’appelle de la triangulation. L’objectif est de se présenter comme une sorte de synthèse « historique » dans le monde de l’édition de systèmes d’exploitation et de logiciels. C’est une stratégie dont l’objet est avant tout d’éradiquer Linux ! Il y a du boulot. Et comme en 2012, toutes ces annonces coïncident avec l’arrivée de son nouveau système d’exploitation pour serveurs, Windows Server 2016. Le hasard et la nécessité, aurait dit Jacques Monod.
Le réel
Selon les données fournies par Builtwith sur les systèmes d’exploitation utilisées sur Internet, les environnements Windows (Win32 header) ne représenteraient que 1.2% des serveurs utilisés, Linux 60.4%, Unix 38.4%. Concernant les serveurs Web, IIS représenterait 25.5% des sites selon Builtwith. Passons sur la distorsion statistique qui mériterait d’être creusée ! Le problème de Microsoft, c’est que Windows Server n’existe pas sur un Internet dominé par les systèmes d’exploitation et les serveurs Web Open Source !