Les conséquences des sanctions contre la Russie
Apple a été la 1ère entreprise à annoncer l’arrêt des ventes et des livraisons de ses produits à la Russie. Ont suivi Oracle, SAP, AMD, Intel, puis Microsoft. Depuis 2009, la Russie dispose avec Astra Linux de sa distribution Linux souveraine, dérivée de Debian, destinée à l’armée et aux services de renseignement. Elle n’est pas téléchargeable, y compris à partir des réseaux Torrent, où je n’ai trouvé que de très anciennes versions. La Russie n’a fait que singer son partenaire chinois qui développe Kylin depuis 2001.
Le risque pour les sociétés commerciales occidentales pourrait être de voir les Russes et les Chinois s’adosser aux projets Open Source pour y développer des fonctionnalités concurrentes amenant les utilisateurs à se séparer des logiciels commerciaux. Côté bases de données, cette décision d’Oracle et de Microsoft devrait favoriser PostgreSQL, MariaDB et Firebird. La Russie compte de très bons ingénieurs et les bonnes relations qu’elle entretient avec la Chine et l’Afrique constituent une source de développement non négligeable pour l’informatique russe. Il y a donc peu de chances que ce scénario se réalise.
Ni les Chinois, ni les Russes n’ont remis le code de leurs distributions Linux dans l’escarcelle de la communauté du logiciel libre. Pour une raison simple. Les plus gros utilisateurs de l’Open Source sont les sociétés commerciales occidentales et les GAFAM, après introductions de code ou de fonctionnalités propriétaires. Pour les Russes, ce serait leur faire un très beau cadeau que de fournir le code émanant de leurs jeunes ingénieurs. Le logiciel libre est surtout le fait d’universités, d’entreprises, d’administrations et de développeurs « occidentaux ».