Derrière l’accord de partenariat Microsoft / Éducation Nationale

J’ai relu avec beaucoup d’attention les 6 petites pages de l’accord de partenariat signé le 28 novembre 2015 entre Microsoft et la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, pour une durée de 18 mois.

Des économies de licences… à court terme

Derrière l'accord de partenariat Microsoft / Éducation NationalePour le ministère français, l’intérêt est de n’avoir à débourser que 13 millions d’euros pour un droit à consommer de la licence Microsoft sans limite. En 2014, la dépense globale du ministère s’élevait à 146 milliards d’euros pour près de 1.2 millions de personnels. A 10 euros la licence Windows et Office et les services Microsoft Office 365 (je ne compte pas les licences serveurs), avouons que ce n’est pas cher payé, même si les partisans du logiciel libre, de Linux et LibreOffice peuvent à juste titre estimer que c’est déjà 13 millions d’euros de trop ! Le ministère de l’Éducation nationale y aura vu un intérêt de court terme.

Vendre le Windows Phone – en perte de vitesse – aux élèves

Pour Microsoft, pour qui le manque à gagner est manifeste, l’intérêt du partenariat est lui tout aussi évident. En train de disparaître sur le marché des smartphones, Microsoft essaie de se refaire la cerise auprès des collégiens et des lycéens français. C’est ainsi que l’expression « Équipement(s) /Terminal(aux) mobile(s) » apparaît rien moins que 6 fois dans les termes de l’accord de partenariat.

Une société de droit américain

Il y aurait beaucoup à dire sur les velléités des partenaires à assurer la protection de la vie privée et des données personnelles des élèves et des enseignants. Pour rappel, l’éditeur est tenu par l’obligation de fournir les données aux autorités fédérales américaines sur simple demande de leur part depuis l’amendement de 2008 à la loi FISA. En page 4, l’accord nous explique que l’un des objectifs est, je cite, « l’analyse des données et des traces d’activités d’apprentissage« .

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