De l’intranet au RSE Réseau Social d’Entreprise !
Là où certains ont tenté d’y voir une révolution copernicienne, le Réseau Social d’Entreprise me semble relever de la lente évolution des choses et des espèces. ;+) Il introduit une dimension collaborative et horizontale qui, compte tenu du lien de subordination du salarié, relève parfois de l’injonction paradoxale. Par essence, il se heurte à la culture hiérarchique de l’entreprise et du salariat 1.0. C’est sans doute pour cette raison qu’il cristallise autant de critiques, malgré son adoption rapide, quoiqu’un peu engoncé dans les soubresauts d’un modèle hiérarchique périmé.
Certains y voient un passe-temps pour personnels en mal d’occupation ou une boîte à idées digne de ce cher Gaston Lagaffe. D’autres le considèrent comme un moyen d’évaluation et de contrôle des salariés. Il s’agirait encore d’un subterfuge pour les empêcher de s’épandre dans les réseaux sociaux publics en canalisant leurs ardeurs ! Certains ont même osé nous expliquer qu’avec le RSE, le mail était mort, là où il nous submerge de mails de notifications. Paradoxe.
Les fonctionnalités du RSE
Le réseau social d’entreprise a pour objet, avant tout, de permettre un mode de fonctionnement collaboratif. Il doit fournir aux salariés les moyens de produire du contenu, de le partager, de le diffuser, de le retrouver et d’échanger… simplement ! C’est d’ailleurs ce que nous faisons au quotidien sur Internet, en nous appuyant sur de nombreux services en ligne gratuits : bookmarking pour nos favoris, partages de documents, de photos et de vidéos, wikis pour enrichir nos connaissances sur le mode collaboratif, forums de discussion, blogs pour la production de nos contenus, micro-blogging pour clavardages, FAQ, moteurs de recherche, agrégateurs. Il est étonnant de voir que l’émergence de réseaux sociaux publics comme Facebook ou Google+ ne nous ait pas amenés à renoncer à nos blogs et à d’autres services en ligne. Ils étaient pourtant censés nous simplifier la tâche en y centralisant toute notre activité numérique.
Le choix de la vision modulaire
Le réseau social d’entreprise n’est pas un outil. C’est une pratique qui s’inscrit dans le cadre de la conduite du changement. Et croire qu’il peut être ramassé dans un tout – à l’image des réseaux sociaux publics – me semble être un obstacle majeur à son adhésion. La vision modulaire en multipliant les points d’entrée apparaît plus souple, plus pertinente en ce qu’elle est plus respectueuse de nos identités et de nos usages numériques ! Dans la mise en œuvre du RSE, certains feront le choix d’usines à gaz, à la manière des ENT (Espace ou Environnement Numérique de Travail) dans l’Éducation Nationale. Elles leur permettront de survivre, un temps avant que la direction de l’entreprise opte pour le service d’un GAFAM. Le choix de la mise en œuvre modulaire suppose, pour qu’elle réussisse, l’adoption d’un format d’échange de données simple et universel à l’image du RSS. L’objectif est de faciliter la convergence plutôt que de chercher une intégration castratrice. Il lui faut aussi un mécanisme d’authentification unique. Et c’est peut-être là le seul point d’achoppement de la vision modulaire, qui requiert l’accompagnement de techniciens de l’informatique ! Certains prétendent même qu’ils pourraient être payés pour ça. ;+)
Quelques scripts PHP au service de cette vision modulaire du RSE
Tous ces logiciels sont sous licence Open Source !
- Partage de documents : NextCloud
- Partage de photos : Piwigo
- Blogs : WordPress avec BuddyPress
- Micro-blogging pour vos clavardages : Friendca
- FAQ : phpMyFAQ
- Forums : Flarum
- Wikis : DokuWiki, MediaWiki
- Bookmarking : Shaarli
- Agrégateurs : TinyTiny RSS
- Portails pour la convergence : Elgg
Publié initialement le 8 février 2013