Gaïa-X : la souveraineté européenne vendue aux GAFAM

Après avoir confié aux GAFAM l’informatique de l’armée française, puis les données de l’éducation nationale, de la santé et de la banque en ligne Bpifrance, le gouvernement français nous parle de souveraineté numérique comme un médecin sans masque et aux mains sales, prônant le combat contre les maladies nosocomiales.

En voyant les autorités françaises en pleine schizophrénie, nos « amis » allemands souhaitent que nous les rejoignions sur le projet Gaïa-X de Cloud souverain « européen », concurrençant l’offre des GAFAM américaines. Auparavant, nous avions lamentablement échoué au travers des projets de cloud souverain français Numergy dès 2016 et Cloudwatt en 2020. L’un des acteurs français de Gaïa-X, Teralab, représenté par Anne-Sophie Taillandier de l’IMT, n’est pas un modèle du genre en terme de souveraineté numérique, compte tenu des API Google utilisés sur le site. Ces gens ne sont pas capables de s’appliquer à eux-mêmes les principes de souveraineté numérique qu’ils sont censés défendre pour les autres. Ouf, le site Teralab est hébergé chez Ovh.

Cerise sur le gâteau : l’arrimage à ce projet européen de souveraineté numérique de sociétés américaines et chinoises comme… Amazon, Google, Microsoft, Alibaba, Huawei, Oracle, Salesforce et Palantir (le chantre du renseignement américain). Rappelons que Palantir utilise les technologies et les algorithmes fournis par la société allemande SAP pour l’exploitation des données collectées pour la NSA. Signalons que la plupart de ces sociétés sont tenues au Cloud Act voté sous Donald Trump, qui contraint les sociétés américaines à communiquer à la NSA leurs données quel que soit l’endroit où elles sont stockées. Nous sommes en plein délire.

Comme par hasard, cette offre intervient alors qu’Ovh, victime régulièrement d’attaque en DDoS, promeut OVHCloud, une solution de Cloud privé adoubée par l’ANSSI au travers de la qualification SecNumCloud. Autrement dit, au sein de l’État français, il existe des forces, des lobbys dont l’objectif est de vendre notre souveraineté aux Américains et aux Chinois, alors que nous disposons déjà d’une solution française. Le pompon serait que Gaïa-X reçoive le label SecNumCloud délivré par l’ANSSI.

Gaïa-X : la souveraineté européenne vendue aux GAFAM

 

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