Quand les ressources humaines gèrent l’Active Directory !
Dans ce grand groupe américain, ce ne sont pas les informaticiens français du site normand qui gèrent aujourd’hui la création des comptes des utilisateurs dans l’Active Directory. Ce sont en fait les personnels du service des ressources humaines. A l’image de ce qui a pu se produire chez Rhône-Poulenc acheté par Hoechst à la fin des années 1990, les grands groupes à capitaux étrangers gèrent aujourd’hui l’informatique à partir de leur pays d’origine par des sous-traitants de leur choix. A la suite d’un processus de fusion-acquisition, les informaticiens du site, auxquels on propose d’abord de retourner dans les métiers fonctionnels, sont alors consignés à deux tâches, quand ils font le choix de rester accrochés à leur poste comme une moule à un rocher. ;+)
La 1ère tâche qui leur échoie, c’est de vérifier l’état de santé du réseau des sites dont ils ont la charge : renouvellement des matériels, suivi du câblage et parfois configuration des VLAN et des routeurs. Pour contrôler les diodes des switchs, il ne faut surtout pas être daltonien. La 2e, c’est d’assurer le support auprès des utilisateurs. Il n’y a donc pas lieu, pour ces grands groupes, de disposer de personnels ultra-compétents. Il leur faut de bons petits soldats capables de lire et de bredouiller le globish pour échanger avec les informaticiens du siège ou avec leurs sous-traitants.
Évidemment, cela n’est pas de nature à motiver nos jeunes alternants à continuer dans l’informatique, mal payés et relégués au rang de simples grouillots. Vingt ans après la ruée vers l’informatique, le bilan est aujourd’hui très contrasté. Internet, la virtualisation, le cloud, la solidité des matériels utilisés ont vidé irrémédiablement les services informatique de ces as du clic droit, habiles dans la manipulation des consoles d’administration des serveurs Microsoft. Ces personnes, si elles veulent rester dans les métiers de l’informatique (1), devront élever leur niveau de compétences dans l’utilisation des technologies de scripting, l’écriture du code, la mise en œuvre de la supervision, la sécurité informatique ou cybersécurité, l’administration et l’exploitation des bases de données, des systèmes Linux et des serveurs Web.
Si j’ai juste un conseil à vous donner les gars, c’est de fuir tous ces grands groupes dans lesquels, comme vous le savez, vous n’avez aucun avenir.
(1) Je doute aujourd’hui qu’ils puissent y rester.