Les curieux experts du Gartner : de blog à blog avec Olivier Rafal de LMI
Cher Olivier Rafal,
L’expression « Denis Szalkowski a décroché le premier pompon » marque le peu de cas que vous semblez apporter à mes propos et à votre propre réaction en assimilant nos échanges à un simple dîner de cons. Continuons tout de même. Car le débat me semble au carrefour de beaucoup de questions et d’enjeux.
Je tiens à réaffirmer, une fois encore, le décalage du Gartner sur ce sujet auquel vous semblez accorder tant de crédit. Pouvez-vous d’ailleurs faire autrement ? Quelle est votre liberté ? C’est un vrai sujet. Mais là n’est-pas l’essentiel du sujet !
Olivier Rafal : »Dans ce cadre, la photographie réalisée par Gartner me semble tout à fait pertinente. Elle confirme par ailleurs les impressions que nous pouvons avoir en tant que journalistes ainsi que les discussions que nous avons avec d’autres cabinets de conseil et d’analyse. »
Dsfc->Vous allez dans mon sens. Vos perceptions se restreignent à un cercle de confrères et de cabinets de conseil et d’analyse. En d’autres termes, vous êtes victime de votre propre tropisme.
Olivier Rafal : « Enfin, et surtout, la question ne portait pas sur les chiffres d’affaires respectifs, mais sur les parts de marché en base installée« .
Dsfc->Bingo. Une part de marché se calcule sur un indicateur de valeur. Un produit gratuit, par nature non-marchand, ne génère aucun chiffre d’affaires. Dire que les parts de marché évaluent le poids du non-marchand, c’est manifestement résoudre la quadrature du cercle ! Pourquoi pas ?
Olivier Rafal : « On ne parle pas de l’informaticien ou du patron-de-TPE-informaticien, mais de déploiements conséquents avec des procédures de validation des correctifs logiciels et une politique de télédistribution. »
Dsfc->Que ce soit sous Linux ou Windows, les procédures de validation sont rigoureusement les mêmes. La politique de télédistribution sous WSUS de Microsoft est directement et historiquement inspirée de Linux et non l’inverse.
Olivier Rafal : « De la même façon que sur des serveurs, vous trouverez plutôt des Red Hat ou des Suse que des distributions exotiques sorties d’on ne sait où. »
Dsfc->Faux. Les serveurs Web Linux sont installés à partir de Debian. Les versions commerciales ne se justifient que pour faire tourner Oracle et Domino. Dire que Slackware, Gentoo, Debian, Mandriva, Fedora sont exotiques relève de la méconnaissance du monde Linux.
Olivier Rafal : « D’ailleurs, à ce propos, je crois davantage à une refonte des applis pour le mode Web, avec le navigateur (et plug-in éventuel) comme moyen d’abstraction, qu’au framework multi-plateformes. »
Dsfc->Effectivement, on peut y croire. Vous pensiez sans doute à XUL. N’oublions pas toutefois que le Web 2.0 et Ajax ajoutent aux frameworks existants des couches supplémentaires. Cela ne semble donc pas prendre, pour l’instant le tournant que vous espérez.
Olivier Rafal relativement à la formation : « mais de là à dire que c’est contre-productif… ».
Dsfc->Dans mes nombreuses activités, sachez que je suis formateur depuis 1989. Au début de ma carrière, j’ai eu à former beaucoup d’utilisateurs. J’insiste sur le fait que la richesse fonctionnelle, pour qu’elle puisse générer la productivité qu’on attend d’elle, nécessite un très haut degré de maîtrise. La productivité est un phénomène relatif et non absolu. Dans l’informatique, les éléments sociaux et culturels peuvent être des freins très lourds à l’utilisation optimale des produits. Je crois qu’il faut sortir du contexte de nos petits mondes.
Olivier Rafal : « les services informatiques rechignent très fort à l’idée de toucher au poste bureautique des dirigeants… Par ailleurs, nous avons pu parler à des entreprises qui s’inquiètent réellement de ces problèmes de compatibilité, et pour lesquelles le test représente un coût conséquent. »
Dsfc->Je crois que c’est ce que j’ai dit. Non ? Sur le côté marginal, j’ai bien parlé de mesure quantitative.
Le temps de conclure
En conclusion, sachez que j’ai une formation d’économiste et que j’ai suivi une formation d’administrateur de bases de données en 1988. J’ai été formé sur Oracle et Unix (Solaris). J’ai découvert dans les années 1990 les environnements Microsoft. Pour moi, cette entreprise incarnait l’innovation dans sa façon de voir l’informatique dans l’entreprise. En même temps, j’ai travaillé sur OS/2 et Mac. Puis en 1998, ce fut le choc avec Linux. Linux et le logiciel libre sont, à mon sens, la synthèse de tous les mondes de l’informatique. Il reste beaucoup d’imperfections et de travail pour l’élever au même rang de convivialité que Windows Xp ou Mac Os, bien sûr. Vous pouvez le modeler à votre image, alors que Microsoft aujourd’hui tente de modeler les utilisateurs, les entreprises à son image. Ce n’est peut-être pas cela qu’elles attendent en priorité.