iMac, une belle histoire comme les autres
En période de crise, ce sont les biens de luxe – ou biens Giffen – qui tirent au mieux leur épingle du jeu. Cet effet se caractérise par le fait que, plus le prix du bien est élevé, plus la demande est forte. Un effet du désir mimétique cher à René Girard ? Ce penchant pour ce goût si singulier pose clairement la question de la rationalité des agents économiques.
Vieille histoire…
Le Mac a 25 ans. Reprenant les travaux de Palo Alto quant à la nécessité de la mise en œuvre d’interfaces graphiques, Apple a su séduire les utilisateurs qui aimaient la simplicité. Le confort a un coût… et pas seulement en termes environnementaux. Les ventes de Mac, en 2008, ont progressé de 9% en valeur. Sachant accompagné à la perfection la vie de l’homme d’affaires, du Geek et de Quentin le nolife, les produits Apple, à défaut de briller par leur coût-utilité-productivité, sont le résultat de stratégies marketing extrêmement brillantes inspirées par Roland Barthes ou Jean Baudrillard. En cela, Apple reste une marchand comme les autres.
To buy or not to buy… iMac ?
Ce matin, l’une de mes amies m’appelle en m’indiquant que son vieux Mac venait de rendre l’âme inquiète d’avoir perdu de nombreuses données qu’elle n’avait pas sauvegardées. Dans la foulée, elle m’indique vouloir acheter, au plus vite, un iMac à 1000 euros. Très vite, je vais sur le site Ldlc pour y constater, qu’à puissance égale, un PC équipé de Linux lui reviendrait à 460 euros, écran compris.
Une belle histoire !
Dans sa grande bonté, je regrette que mon amie, consciente que sa machine donnait des signes de fatigue évidents, n’ait pas permis à des Chinois de contribuer à la fabrique du bonheur universel. Faute de pouvoir d’achat suffisant, les salariés chinois se contentent de fabriquer les biens que nous consommons. Apple, dans sa grande bonté, leur permet désormais d’acheter à moindre coût les matériels reconditionnés qu’ils ont produits.
Le luxe ne serait-il pas, avant tout, l’art de faire croire à de belles histoires ?
Contrepoint : L’innovation est morte, vive la transformation !
Crédit photo : le journal du Cnrs