Microsoft : l’Open Source est trop complexe et pas rentable !
Je cite les propos relayés par Gnt de Ryan Gavin, directeur de la branche stratégie de M$ : » L’une des beautés du modèle open source est le fait qu’il vous permette une grande flexibilité et une grande modularité. Le gros point noir est la complexité. » Alors, il prolonge en insistant sur les coûts de formation : » C’est un vrai challenge pour les partenaires de développer des compétences dans le support de Linux, parce que vous ne savez jamais tout à fait ce qui devra être supporté. » Toujours en verve, dissertant sur la pérenité du modèle économique et, à mi-mots, attaquant l’offre pléthorique de distributions Linux : » Les clients qui fonctionnent sous Linux pourraient le faire avec Red Hat, SuSE, ou même des environnements Debian personnalisés. Vous n’obtenez pas de ce processus de développement répété quelque chose pour construire un business sur le long terme. «
Complexité ???
En diffusant le code, en le documentant (man, info, howto, faq), la communauté des développeurs Open Source fournit souvent plus d’informations que les éditeurs propriétaires. La complexité vient surtout à mon sens de problèmes d’adaptation à cette nouvelle culture et l’utilisation de Google et des forums ne sont pas les meilleurs outils à utiliser pour résoudre cette quadrature du cercle. Question de méthode… disait Descartes ! Le même raisonnement s’applique d’ailleurs au monde M$.
Compétences
Qui peut croire que, pour mettre en oeuvre Active Directory, vous n’aurez pas besoin de compétences et de formation ? Qui peut croire que, pour faire de la gestion de parcs, vous n’aurez pas besoin de formation sur le fonctionnement de Windows Xp ? Ce sont des systèmes excessivement complexes que peu de gens comprennent réellement, se faisant hélas hapés par l’attractivité graphique liée à l’interface. Le système que nous connaissons le moins, c’est souvent celui que nous utilisons le plus !
L’offre pléthorique
L’intérêt de Linux est surtout la diversité. Je suis toujours attéré de voir certains utilisateurs Linux scotchés à une distro, parfois, par reproduction de leurs comportements antérieurs sur le système propriétaire édité par M$. Souvent, il s’agit aussi d’une question de confort. Les logiciels présents sont pourtant les mêmes (Kde, Gnome,…) et, in fine, les différences assez peu nombreuses : gestionnaire de packages, emplacement des fichiers de conf, squelette secondaire du système de fichiers, …
La pérenité du modèle économique ???
Là-encore, c’est l’hôpital qui se moque de la charité ! La plate-forme .Net, aussi intéressante soit-elle, constitue une rupture sans précédent dans le monde M$. Les millions de ligne de code sous FoxPro, Asp et Visual Basic 6 seront bientôt bonnes à mettre à la bannette. Le virage à 180° autour de C# s’appuyant sur le modèle objet s’inspire davantage de Java que des langages et outils qu’a pu produire la firme de Redmond jusqu’alors. La question de la « survie » de Visual Basic comme langage de la plate-forme est une grande interrogation.
De l’autre côté, le Php continue de faire son chemin. Ajoutons-y Perl, Ruby et Python. Les gestionnaires de contenu exigent, contrairement à ce qu’affirme Ryan Gavin, peu d’adaptation. Ils proposent un modèle économique, qui, pour les prestataires que nous sommes, nous permet de continuer à exister. Je crois, fondamentalement, que c’est cela qui gêne profondément M$ et tant d’autres éditeurs qui cherchent à s’abreuver de la totalité du marché. Le seul risque de l’Open Source semble plutôt concerner M$ avec un risque significatif à terme de baisse de ses profits. Cette attaque envers l’Open Source est décidément bien facile à déchiffrer !!!