Base de données, la mal aimée
C’était en 2018. J’ai passé alors l’une des pires semaines de ma vie professionnelle à tenter de former 27 jeunes à SQL Server. Seuls Hocine, Valérian, Adrien, Aymeric, Romain, Thomas, Mélanie, Justin et Charles m’ont suivi avec assiduité pendant cette très longue semaine ! Je les en remercie encore, d’ailleurs. Malick, lui, a passé son temps à se lobotomiser le cerveau à zigouiller des gilets jaunes sur son écran d’ordinateur. Il n’a strictement rien suivi de ce que nous aurons pu faire durant ces 5 jours. Paix à son âme ! D’autres ont passé leur temps à coder. D’autres encore ont fait le choix de cyberglander. Il en faut pour tout le monde, me direz-vous.
Un manque de compétences, un manque d’administrateurs de bases de données
Et pourtant, les bases de données sont au cœur des systèmes d’information des entreprises. Les applications ne sont souvent là que pour permettre aux utilisateurs d’envoyer leurs données dans les bases et d’afficher les calculs issus de ces mêmes données. Les régions et l’État ont arrêté de financer les formations – dignes de ce nom – à l’administration de bases de données depuis plus de 10 ans maintenant. Et, pour celles qui seront restées sur le marché, elles n’auront pas réellement permis de former correctement les gens. Moralité, les entreprises sont aujourd’hui exsangues de DBAs. Et ceux qui restent en poste ne sont plus très loin de l’âge de la retraite. Du coup, nous sommes obligés de piocher parmi des développeurs ayant des compétences système ou bien auprès d’une population d’administrateurs système et réseau sachant coder. Il n’y a pas de grand avenir dans l’informatique à ceux qui ne savent pas écrire une seule ligne de code !
Depuis le début des années 2010, la formation à Oracle, SQL Server, PostgreSQL, MySQL/MariaDB occupe les deux tiers de mon emploi du temps professionnel. J’ai été formé sur Oracle lors d’une formation suivie au GRETA Elbeuf Vallée de Seine de 600 heures en 1988-1989, dirigée à l’époque d’une main de maître par Jean-Michel Vallet. Je forme à SQL Server depuis 1999. Pour MySQL et PostgreSQL, j’ai dû commencer respectivement en 2001 et 2007.
Disposer de solides compétences en informatique
Être DBA – entendez administrateur de bases de données – n’est pas un métier de tout repos. C’est même assez stressant pour tout dire et accessoirement bien rémunéré. Sans base de données, plus d’applications ! Pour prétendre à exercer ce très joli métier de l’informatique, vous devez disposer de solides compétences dans :
- les commandes systèmes Linux/Unix,
- le SQL,
- la capacité à écrire du code à l’aide de n’importe quel langage de programmation (PowerShell, Python, etc),
- la connaissance des environnements Windows (ODBC, ActiveDirectory),
- la compréhension des principes et de la mise en œuvre de la virtualisation,
- les réseaux Tcp/Ip,
- la sécurité informatique,
- les expressions régulières.
L’addiction aux jeux vidéos
Je regrette de ne pas avoir réussi à convaincre la majorité de ces jeunes que j’ai eu en face de moi. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé ! Certains de ces jeunes ont échoué en informatique, du fait de leur addiction aux jeux vidéos. Ils ne présentent aujourd’hui aucun intérêt pour l’informatique professionnelle. Et cela fait maintenant près de 20 ans – une génération – que nous sommes confrontés à ces gamers extrêmement toxiques. Toxiques pour eux-mêmes, pour les intervenants et pour leurs camarades qui cherchent à apprendre et à comprendre ! Et accessoirement nocifs pour le climat.